Catégories : Actualités | Publié le : 17 août 2023 | 7,3 min de lecture |

La détection des départs de feu, un enjeu incontournable pour l’industrie et les collectivités territoriales

  • Détecter les départs de feu -Wintech Groupe

Les incendies sur le lieu de travail peuvent causer des dommages considérables aux installations et menacer la vie des employés. Mais au-delà des conséquences directes, un départ de feu dans une usine ou un entrepôt est toujours synonyme de lourdes pertes économiques pour l’entreprise ou la collectivité territoriale. Ainsi, selon l’INRS, 70 % des entreprises ayant subi un incendie sévère mettent la clé sous la porte dans l’année qui suit.  

Améliorer la prévention et les moyens de détection des départs de feu constitue donc un enjeu majeur. Pour prendre les bonnes décisions, il est important de comprendre les principales causes des incendies et d’identifier les lieux les plus à risque.

Incendie : les secteurs industriels et les lieux les plus à risque

On s’imagine souvent que les incendies industriels touchent surtout les établissements qui produisent et stockent des substances chimiques hautement inflammables (sites classés Seveso). Or, un incendie se déclenche suite à la combinaison de plusieurs facteurs (combustible, comburant et source d’inflammation). Ainsi, toute activité industrielle est concernée par le risque d’incendie, non seulement à cause de la nature des matériaux qui s’y trouvent, mais également en raison des activités qui s’y déroulent.

Parmi les secteurs les plus vulnérables, on retrouve :

  • L’industrie métallurgique : les fonderies, les aciéries, les cimenteries, les verreries et toutes les usines de traitement des métaux qui sont, par définition, des zones de travaux par points chauds.  
  • Les lieux de stockage de déchets : la filière du traitement des déchets arrive régulièrement en tête du classement des incendies les plus graves. En 2014, elle représentait à elle seule 19 % des sinistres, tout secteur industriel confondu. Cette occurrence plus fréquente s’explique par l’accumulation des conditions propices aux départs de feu dans les fosses à déchets : la présence de matières combustibles (cartons, papiers, plastiques, bois, etc.) ou de produits intrinsèquement inflammables, la proximité de sources d’ignition (étincelles provenant des machines ou d’équipements électriques défectueux) ou encore l’absence de séparations strictes entre les différents types de déchets.
  • L’industrie chimique et pétrochimique en raison du caractère inflammable des produits stockés et régulièrement manipulés. Ils peuvent être à l’origine d’incendies très graves et dangereux pour l’environnement.
  • La filière du bois et de la papeterie : les usines de transformation du bois, les scieries et les installations de fabrication de papier sont également considérées comme très vulnérables aux incendies en raison de la présence de poussières de bois inflammables et des opérations de coupe, de séchage et de traitement qui génèrent de la chaleur.
  • Le secteur agroalimentaire : les usines de transformation alimentaire, les silos à grains, et les entrepôts de stockage de produits alimentaires sont sujets aux risques d’incendie en raison de la combinaison de matériaux inflammables (tels que les huiles, les graisses, les solvant) et de processus de cuisson et de chauffage.
  • Les lieux de stockage des batteries électriques : les batteries au lithium sont une cause d’incendie de plus en plus fréquente en raison de leur capacité à s’auto-enflammer en cas de conditions de stockage ou de manipulation inappropriées. On recense chaque année environ 150 incendies sur des sites de stockage de batteries. 
  • Les datacenters : si les pannes électriques sont la cause la plus fréquente des incendies dans les centres de données, la surchauffe des batteries lithium-ion, utilisées pour stocker de l’énergie, est un risque connu et avéré. Selon le cabinet de conseil Frost & Sullivan, les batteries lithium-ion, couramment exploitées dans les alimentations sans interruption, devraient représenter 38,5 % du marché des batteries pour les datacenters d’ici à 2025 contre 15 % en 2020.
  • L’industrie électrique et électronique : les installations électriques, les centres de données (data centers) et les usines de fabrication d’équipements électroniques sont vulnérables aux incendies à cause des risques de surchauffe des équipements électriques, des courts-circuits, des défaillances des câbles et des systèmes de refroidissement défectueux.

Les principales causes de départs de feu dans le milieu industriel

Le triangle du feu : les conditions nécessaires à la création d’un incendie

Un départ de feu est toujours précédé de la réunion de trois conditions obligatoires :

  • la présence d’un combustible (matière ou produit inflammable, qu’il s’agisse de produits chimiques, de papier, de bois, de plastique, etc.) ;
  • celle d’un comburant (l’oxygène) ;
  • et enfin, une source d’inflammation : une étincelle, une flamme directe ou une montée en température.

Ces trois éléments combinés forment le « triangle du feu » : il en résulte une réaction débouchant sur la combustion. Lorsque le feu se déclenche, seule la suppression de l’un de ces trois facteurs permet de mettre fin au processus de combustion.

Les travaux par points chauds : une activité à haut risque d’incendie

Parmi les causes les plus courantes d’incendie dans le milieu industriel, on retrouve l’ensemble des travaux par points chauds, qui créent la source d’inflammation nécessaire aux départs de feu. Ces travaux englobent toutes les activités qui génèrent des flammes nues, ou qui produisent des projections incandescentes, telles que le soudage, le coupage, le meulage ou encore l’oxycoupage. À ce titre, la présence d’un ou plusieurs matériaux inflammables à proximité directe de ces points chauds augmente considérablement le risque d’incendie.

Le facteur humain : une cause sous-jacente des incendies

Dans le milieu industriel, un grand nombre d’incendies sont d’abord la conséquence d’erreurs humaines ou d’un défaut de prévention. Une mauvaise organisation de l’espace, l’utilisation inadaptée de certains équipements, le manque de sensibilisation face au risque ou encore les comportements imprudents ou négligents (une cigarette oubliée à côté de produits inflammables) sont toujours à l’origine de nombreux désastres qui auraient pu être évités. Il existe également une proportion d’incendies causés par des actes de malveillance qui restent cependant difficilement quantifiables dans le secteur industriel.

Les défauts électriques : première cause des incendies en France

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser des machines produisant des flammes à côté de matériaux combustibles pour créer un départ de feu. Dans les usines, il existe un danger caché, mais bien réel, derrière les portes des appareillages de commutation et de distribution d’énergie. En effet, en France, ce sont les défauts électriques qui constituent la première cause des incendies : ils représentent à eux seuls 30 % des réclamations faites aux assurances. Les incendies électriques trouvent principalement leur origine dans une installation défectueuse ou non conforme. Il peut en résulter la formation d’arcs électriques, la survenance de courts-circuits, de surcharges, ou encore de décharges électrostatiques.

L’importance de détecter les départs de feu dans le milieu industriel

Lorsqu’un incendie se propage sur un lieu de travail, il représente d’abord une menace pour la vie humaine. La sécurité des personnes étant une priorité absolue, la prévention face aux incendies vise à éviter en premier lieu tout risque de blessures ou de décès. C’est la raison pour laquelle la réglementation française en matière de lutte contre les incendies est surtout axée sur les procédures d’évacuation et les dispositifs d’extinction et de mise en sécurité incendie.

Mais au-delà de l’aspect humain, c’est l’aspect financier et économique qui est en jeu. Un incendie signifie dans le meilleur des cas, la perte d’un ou de plusieurs stocks, la mise à l’arrêt de la chaîne de production ou de l’usine. Toutefois, rappelons que la grande majorité des entreprises ayant subi un incendie grave ne s’en relèvent pas : deux entreprises sur trois mettent la clé sous la porte dans l’année qui suit, selon les statistiques publiées par l’INRS.  

Un incendie qui se déclare représente donc une menace économique sérieuse dès l’apparition des premières fumées. Pour éviter ces situations dramatiques, il est alors crucial de mettre en place des règles de prévention efficaces, couplées à des moyens technologiques de détection précoce des incendies, capables de donner l’alerte bien avant l’apparition des premiers signes visibles.

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Les incendies sur le lieu de travail peuvent causer des dommages considérables aux installations et menacer la vie des employés. Mais au-delà des conséquences directes, un départ de feu dans une usine ou un entrepôt est toujours synonyme de lourdes pertes économiques pour l’entreprise ou la collectivité territoriale. Ainsi, selon l’INRS, 70 % des entreprises ayant subi un incendie sévère mettent la clé sous la porte dans l’année qui suit.  

Améliorer la prévention et les moyens de détection des départs de feu constitue donc un enjeu majeur. Pour prendre les bonnes décisions, il est important de comprendre les principales causes des incendies et d’identifier les lieux les plus à risque.

Incendie : les secteurs industriels et les lieux les plus à risque

On s’imagine souvent que les incendies industriels touchent surtout les établissements qui produisent et stockent des substances chimiques hautement inflammables (sites classés Seveso). Or, un incendie se déclenche suite à la combinaison de plusieurs facteurs (combustible, comburant et source d’inflammation). Ainsi, toute activité industrielle est concernée par le risque d’incendie, non seulement à cause de la nature des matériaux qui s’y trouvent, mais également en raison des activités qui s’y déroulent.

Parmi les secteurs les plus vulnérables, on retrouve :

  • L’industrie métallurgique : les fonderies, les aciéries, les cimenteries, les verreries et toutes les usines de traitement des métaux qui sont, par définition, des zones de travaux par points chauds.  
  • Les lieux de stockage de déchets : la filière du traitement des déchets arrive régulièrement en tête du classement des incendies les plus graves. En 2014, elle représentait à elle seule 19 % des sinistres, tout secteur industriel confondu. Cette occurrence plus fréquente s’explique par l’accumulation des conditions propices aux départs de feu dans les fosses à déchets : la présence de matières combustibles (cartons, papiers, plastiques, bois, etc.) ou de produits intrinsèquement inflammables, la proximité de sources d’ignition (étincelles provenant des machines ou d’équipements électriques défectueux) ou encore l’absence de séparations strictes entre les différents types de déchets.
  • L’industrie chimique et pétrochimique en raison du caractère inflammable des produits stockés et régulièrement manipulés. Ils peuvent être à l’origine d’incendies très graves et dangereux pour l’environnement.
  • La filière du bois et de la papeterie : les usines de transformation du bois, les scieries et les installations de fabrication de papier sont également considérées comme très vulnérables aux incendies en raison de la présence de poussières de bois inflammables et des opérations de coupe, de séchage et de traitement qui génèrent de la chaleur.
  • Le secteur agroalimentaire : les usines de transformation alimentaire, les silos à grains, et les entrepôts de stockage de produits alimentaires sont sujets aux risques d’incendie en raison de la combinaison de matériaux inflammables (tels que les huiles, les graisses, les solvant) et de processus de cuisson et de chauffage.
  • Les lieux de stockage des batteries électriques : les batteries au lithium sont une cause d’incendie de plus en plus fréquente en raison de leur capacité à s’auto-enflammer en cas de conditions de stockage ou de manipulation inappropriées. On recense chaque année environ 150 incendies sur des sites de stockage de batteries. 
  • Les datacenters : si les pannes électriques sont la cause la plus fréquente des incendies dans les centres de données, la surchauffe des batteries lithium-ion, utilisées pour stocker de l’énergie, est un risque connu et avéré. Selon le cabinet de conseil Frost & Sullivan, les batteries lithium-ion, couramment exploitées dans les alimentations sans interruption, devraient représenter 38,5 % du marché des batteries pour les datacenters d’ici à 2025 contre 15 % en 2020.
  • L’industrie électrique et électronique : les installations électriques, les centres de données (data centers) et les usines de fabrication d’équipements électroniques sont vulnérables aux incendies à cause des risques de surchauffe des équipements électriques, des courts-circuits, des défaillances des câbles et des systèmes de refroidissement défectueux.

Les principales causes de départs de feu dans le milieu industriel

Le triangle du feu : les conditions nécessaires à la création d’un incendie

Un départ de feu est toujours précédé de la réunion de trois conditions obligatoires :

  • la présence d’un combustible (matière ou produit inflammable, qu’il s’agisse de produits chimiques, de papier, de bois, de plastique, etc.) ;
  • celle d’un comburant (l’oxygène) ;
  • et enfin, une source d’inflammation : une étincelle, une flamme directe ou une montée en température.

Ces trois éléments combinés forment le « triangle du feu » : il en résulte une réaction débouchant sur la combustion. Lorsque le feu se déclenche, seule la suppression de l’un de ces trois facteurs permet de mettre fin au processus de combustion.

Les travaux par points chauds : une activité à haut risque d’incendie

Parmi les causes les plus courantes d’incendie dans le milieu industriel, on retrouve l’ensemble des travaux par points chauds, qui créent la source d’inflammation nécessaire aux départs de feu. Ces travaux englobent toutes les activités qui génèrent des flammes nues, ou qui produisent des projections incandescentes, telles que le soudage, le coupage, le meulage ou encore l’oxycoupage. À ce titre, la présence d’un ou plusieurs matériaux inflammables à proximité directe de ces points chauds augmente considérablement le risque d’incendie.

Le facteur humain : une cause sous-jacente des incendies

Dans le milieu industriel, un grand nombre d’incendies sont d’abord la conséquence d’erreurs humaines ou d’un défaut de prévention. Une mauvaise organisation de l’espace, l’utilisation inadaptée de certains équipements, le manque de sensibilisation face au risque ou encore les comportements imprudents ou négligents (une cigarette oubliée à côté de produits inflammables) sont toujours à l’origine de nombreux désastres qui auraient pu être évités. Il existe également une proportion d’incendies causés par des actes de malveillance qui restent cependant difficilement quantifiables dans le secteur industriel.

Les défauts électriques : première cause des incendies en France

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser des machines produisant des flammes à côté de matériaux combustibles pour créer un départ de feu. Dans les usines, il existe un danger caché, mais bien réel, derrière les portes des appareillages de commutation et de distribution d’énergie. En effet, en France, ce sont les défauts électriques qui constituent la première cause des incendies : ils représentent à eux seuls 30 % des réclamations faites aux assurances. Les incendies électriques trouvent principalement leur origine dans une installation défectueuse ou non conforme. Il peut en résulter la formation d’arcs électriques, la survenance de courts-circuits, de surcharges, ou encore de décharges électrostatiques.

L’importance de détecter les départs de feu dans le milieu industriel

Lorsqu’un incendie se propage sur un lieu de travail, il représente d’abord une menace pour la vie humaine. La sécurité des personnes étant une priorité absolue, la prévention face aux incendies vise à éviter en premier lieu tout risque de blessures ou de décès. C’est la raison pour laquelle la réglementation française en matière de lutte contre les incendies est surtout axée sur les procédures d’évacuation et les dispositifs d’extinction et de mise en sécurité incendie.

Mais au-delà de l’aspect humain, c’est l’aspect financier et économique qui est en jeu. Un incendie signifie dans le meilleur des cas, la perte d’un ou de plusieurs stocks, la mise à l’arrêt de la chaîne de production ou de l’usine. Toutefois, rappelons que la grande majorité des entreprises ayant subi un incendie grave ne s’en relèvent pas : deux entreprises sur trois mettent la clé sous la porte dans l’année qui suit, selon les statistiques publiées par l’INRS.  

Un incendie qui se déclare représente donc une menace économique sérieuse dès l’apparition des premières fumées. Pour éviter ces situations dramatiques, il est alors crucial de mettre en place des règles de prévention efficaces, couplées à des moyens technologiques de détection précoce des incendies, capables de donner l’alerte bien avant l’apparition des premiers signes visibles.

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